Le programme vise à appuyer la réussite des élèves autochtones en leur offrant un mentor qui les accompagnera jusqu’à l’obtention de leur diplôme d’études secondaires et qui facilitera leur accès au monde du travail, à un programme de formation ou aux études postsecondaires.
Bien qu’il y ait eu des progrès notables sur le plan de la réussite scolaire, un écart subsiste entre les élèves autochtones et l’ensemble des élèves, notamment dans les taux d’obtention de diplôme. Le Programme de mentorat pour la réussite des élèves autochtones aide les élèves autochtones à obtenir un diplôme d’études secondaires de l’Ontario. Ce programme vise également à soutenir ces élèves dans leur passage d’une école financée par l’État fédéral ou administrée par une Première Nation à une école secondaire financée par la province et dans leur passage aux études postsecondaires, à une formation ou sur le marché du travail.
Source : Conseil scolaire catholique Franco-Nord, document Éducation autochtone, Annexe E
Deux conseils scolaires francophones ont été choisis pour participer au projet pilote du programme de mentorat pour la réussite des élèves autochtones, le Conseil scolaire catholique Franco-Nord et le Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario.
Le mentor, la pièce maîtresse
Dans les deux conseils, le choix du mentor s’est arrêté sur une personne qui avait les qualités nécessaires pour approcher les élèves, mériter leur confiance et les accompagner. Les mentors s’accordent pour dire que l’empathie, l’écoute active, l’ouverture d’esprit, la patience et la polyvalence sont certains des attributs qui leur permettent d’appuyer les élèves autochtones dans leur réussite scolaire.
« Il faut de l’empathie… être là, ne pas être menaçant. Je suis là pour t’écouter pour voir comment je peux t’aider. Moi, ce n’est jamais ce que tu peux faire pour moi, c’est ce que je peux faire pour toi. » Michel Perron, mentor, Conseil scolaire catholique Franco-Nord
« L’ouverture d’esprit est essentielle. Il faut comprendre qu’il y a des différences. Les élèves autochtones fonctionnent parfois différemment. Leur perspective peut être différente. » Marc-André Dubosq, mentor, Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario
Les deux conseils ont choisi des mentors avec des parcours différents. Dans l’un, un enseignant a été libéré de la moitié de sa tâche; dans l’autre, une personne avec beaucoup d’expérience communautaire a été choisie. Cependant, ils avaient tous deux une vaste expérience de vie dans certains domaines tels l’agriculture, la mécanique, la construction, la lutherie et le travail dans les communautés francophones ou autochtones. Avec cette expérience, ils approchaient les élèves selon leurs champs d’intérêt.
La flexibilité et la disponibilité étaient aussi des atouts importants. Cela permettait aux mentors de rencontrer les élèves selon leurs horaires et dans diverses circonstances. Parfois, la rencontre avait lieu en soirée, parfois dans un centre communautaire autochtone et parfois dans la lutherie du mentor. Ces atouts favorisaient l’accompagnement de certains élèves lors de visites dans des établissements postsecondaires.
Le profil de l’élève mentoré
Selon les consignes du projet, seuls les élèves autochtones auto-identifiés pouvaient participer au programme de mentorat. Ces élèves avaient divers profils. Des élèves recevaient déjà l’appui de l’enseignante ou de l’enseignant responsable de la réussite des élèves (ERRÉ). D’autres étaient régulièrement absentes et absents ou avaient déjà abandonné leurs études. Des élèves voulaient obtenir leur diplôme et poursuivre leurs études postsecondaires, mais il leur manquait plusieurs crédits.
Des élèves vivaient dans des communautés autochtones, tandis que d’autres vivaient ailleurs. Certaines et certains élèves avaient des parents et une famille, tandis que d’autres vivaient par elles-mêmes et eux-mêmes ou avec des amis.
Des élèves connaissaient la culture autochtone, tandis que d’autres cherchaient à découvrir leurs racines.
La très grande majorité des élèves qui ont bénéficié du programme sont des garçons, voire de jeunes hommes.
Les premières démarches
Dans les écoles, la façon de sélectionner les élèves qui pouvaient bénéficier du programme de mentorat variait. Dans le cas où le mentor était un membre de la communauté francophone, la direction (avec l’appui des enseignantes et des enseignants et de l’équipe de la réussite) déterminait les élèves qui avaient le profil recherché. Le mentor-enseignant, de son côté, travaillant dans une petite école secondaire, connaissait la majorité des élèves. Souvent, les élèves l’approchaient pour participer au programme.
Suivant la sélection initiale d’élèves, le mentor, accompagné de la direction, rencontre chaque élève pour leur présenter le programme. La majorité des élèves veulent s’inscrire. Il faut alors communiquer avec les parents ou les tutrices ou tuteurs.
Lorsque toutes les parties sont consentantes, l’élève est inscrite ou inscrit au programme de mentorat.
L’approche holistique
Même si la visée du programme est la réussite scolaire de l’élève, l’approche est obligatoirement holistique, car la réussite scolaire passe par le bien-être. Le bien-être, c’est la sécurité, le sentiment d’appartenance et les besoins primaires.
Voilà donc pourquoi les écoles qui participaient aux programmes offraient aux élèves mentorés de participer au programme de déjeuner et, dans certains cas, au programme de dîner. Ces programmes sont subventionnés par des organismes communautaires comme la Croix rouge et le Indian Friendship Centre local. Parfois, c’était une épicerie locale qui fournissait gratuitement des denrées alimentaires. Dans une des écoles participantes, le personnel cotisait à l’occasion pour appuyer lesdits programmes. Il y avait aussi des dons de la communauté. Dans certains cas, le personnel et les élèves partageaient un repas lors de certaines activités : Action de grâces, Noël et repas traditionnels autochtones.
« Il faut d’abord gagner la confiance de l’élève, s’assurer qu’il a les besoins premiers, être bien nourri, avoir un lieu sécuritaire. » Michel Perron, mentor, Conseil scolaire catholique Franco-Nord.
Le personnel des écoles des conseils participants était aussi conscient des besoins vestimentaires de quelques élèves. Une ou deux fois par année, il pouvait y avoir un « échange de vêtements » auquel contribuaient les membres du personnel ainsi que les élèves.
Pour privilégier le sens d’appartenance et appuyer le bien-être des élèves, une salle était réservée pour elles et eux. Les élèves pouvaient s’y rendre au cours de la journée pour relaxer, étudier, manger ou consulter le babillard. Ce babillard affichait les activités et les fêtes autochtones. Cette salle pouvait à l’occasion accueillir des membres de la communauté autochtone, dont des aînées et des aînés.
L’approche en équipe
Dès le départ, les conseils et les écoles qui offraient le programme de mentorat ont misé sur l’approche en équipe. Les équipes variaient selon les besoins, soit l’identification des élèves qui pourraient bénéficier du programme, la détermination des besoins individuels des élèves et le genre d’appui qui pouvait répondre à ces besoins. Le mentor et l’équipe de la réussite de chaque école secondaire forment le noyau. S’ajoutent ensuite des enseignantes ou des enseignants titulaires ou de matière, des travailleuses sociales ou des travailleurs sociaux, ou autres personnes selon les besoins et le profil de chaque élève.
Les partenaires externes variaient aussi selon les élèves. Il y avait la communauté autochtone et les aînées et les aînés, des centres communautaires autochtones comme les Indigenous Friendship Centres et, parfois, d’autres organismes communautaires.
Les centres de formation, les collèges et universités francophones – appui dans les études postsecondaires
Le programme de mentorat visait à appuyer l’élève dans sa transition vers le monde du travail, un programme de formation ou un programme collégial ou universitaire.
Le mentor accompagnait donc les élèves dans leur transition. Parfois, il établissait la communication initiale. Dans certains cas, il accompagnait l’élève lors de la visite du collège ou de l’université.
Sans aucun doute, la poursuite d’études postsecondaires dans un collège ou une université, surtout si l’établissement est loin de la famille et de la communauté de l’élève, peut être stressante. Voilà pourquoi les collèges et les universités offrent un centre ou un portail pour les étudiantes et les étudiants autochtones. Ces centres appuient les élèves pendant leur inscription, les guident dans l’obtention de bourses, facilitent la rencontre avec des conseillères et des conseillers, offrent des programmes de tutorat, les appuient dans le processus d’auto-identification et leur permettent même de rencontrer une aînée ou un aîné pour découvrir leurs racines. Voici quelques-uns de ces centres et portails.